76 Cela ne empêcha pas les ennemis de former le blocquus de la ville de Mons et de couvrir ledit blocquus par une armee sous le comnmndement du maréchal due de Luxembourgh; laquelle se posta a 1' abbaie de St. Dénis et au village de Casteau. Le Prinee d' Orange voulant prévenir la perte de la ville de Mons et peut-estre pour allonger la guerre par un coup d' éclat, a quoi il estoit d'autant plus enclin, parce que les Anglois s' es- toit declares contre la Prance en notre faveur, et avoist déjè passé un bon corps de troupes a Oostende pour nous joindre in- cessament, toujours le Prince mareha avec son armee au secours de Mons, et cela donna occasion a attaquer les ennemis dansles dits postes. La battailje fust sanglante et dura depuis environ les deus heures après midi jusque après le soleil couché. Auqu' une des deus armées ne fust défaite, mais nous eusmes cetavan- tage que vers la nuict nous avions poussé les ennemis hors de leur défilés, et passé le ruisseau qui nous avoist séparé, avec intention de les attaquer le lendemain de nouveau avec plus de avantage, mais le Prince d' Orange receut cette mesme nuict la nouvelle, que la pais avoist esté conclue Nimwege, ce qui fist cesser immédiatement toute les operations militaires. Comme dans 1' armée ennemie on estoit déja informé de la conclusion de la pais avant la batailje, il i eust bien de la critique, si le Prince d' Orange n' avoist pas de mesme receus ces nouvelles avant le combat. Escrivant ces mémoires pour mes fils, et, particulière- ment ce qui se passa et me reguarde, je me trouve obligé d' i ajouter, que quelques jours avant que nous marchames pour aller aus ennemis, j' eus le malheur de perdre mes deus cbevaus de charette au fourage, ce qui me mit dans la nécessité de faire la campagne sans bagage. Un de mes amis prit mon matelas sur son chariot, et un autre mon porte-manteauet avec eet équipage léger je fis le reste de la campagne, sans avoir ni le tems, ni P argent pour acbeter d'autre chevaus. .1' eus un second malheur, qui estoit de me trouver incommode de la fièvre tierce, et jus- tement le jour de la batailje de St. Denis je me trouvé attaqué de la fièvre. Ne pouvant, plus -supporter la fatigue du cheval, je me estois mis dans le carosse du Prince de Orange, mais a 1' approche des ennemis et comme la batailje commenfama fièvre

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Archief | 1916 | | pagina 122