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Cela ne empêcha pas les ennemis de former le blocquus de la
ville de Mons et de couvrir ledit blocquus par une armee sous
le comnmndement du maréchal due de Luxembourgh; laquelle
se posta a 1' abbaie de St. Dénis et au village de Casteau. Le
Prinee d' Orange voulant prévenir la perte de la ville de Mons
et peut-estre pour allonger la guerre par un coup d' éclat, a
quoi il estoit d'autant plus enclin, parce que les Anglois s' es-
toit declares contre la Prance en notre faveur, et avoist déjè
passé un bon corps de troupes a Oostende pour nous joindre in-
cessament, toujours le Prince mareha avec son armee au secours
de Mons, et cela donna occasion a attaquer les ennemis dansles
dits postes. La battailje fust sanglante et dura depuis environ
les deus heures après midi jusque après le soleil couché. Auqu'
une des deus armées ne fust défaite, mais nous eusmes cetavan-
tage que vers la nuict nous avions poussé les ennemis hors de
leur défilés, et passé le ruisseau qui nous avoist séparé, avec
intention de les attaquer le lendemain de nouveau avec plus de
avantage, mais le Prince d' Orange receut cette mesme nuict
la nouvelle, que la pais avoist esté conclue Nimwege, ce qui
fist cesser immédiatement toute les operations militaires. Comme
dans 1' armée ennemie on estoit déja informé de la conclusion de
la pais avant la batailje, il i eust bien de la critique, si le Prince
d' Orange n' avoist pas de mesme receus ces nouvelles avant le
combat. Escrivant ces mémoires pour mes fils, et, particulière-
ment ce qui se passa et me reguarde, je me trouve obligé d' i
ajouter, que quelques jours avant que nous marchames pour aller
aus ennemis, j' eus le malheur de perdre mes deus cbevaus de
charette au fourage, ce qui me mit dans la nécessité de faire la
campagne sans bagage. Un de mes amis prit mon matelas sur son
chariot, et un autre mon porte-manteauet avec eet équipage
léger je fis le reste de la campagne, sans avoir ni le tems, ni
P argent pour acbeter d'autre chevaus. .1' eus un second malheur,
qui estoit de me trouver incommode de la fièvre tierce, et jus-
tement le jour de la batailje de St. Denis je me trouvé attaqué
de la fièvre. Ne pouvant, plus -supporter la fatigue du cheval,
je me estois mis dans le carosse du Prince de Orange, mais a
1' approche des ennemis et comme la batailje commenfama fièvre