84 et de m' i faire remettre en sa place. Cette pensee estoit venne a mon père par les difficultés qu' il prévojoist que je rencontrerais dans tout les dessein que nous pourions former, et que de plus lui estant alors déja dans sa soisante et troisième année, et dJ ailjeurs assés foible et valétudinaireil comptoit de ne pas atteindre un age fort avancé. En effectje suis persuade que ce project auroist réussi, si le bon Dieu n' en avoist disposé autrement, en appellant mon père a Lui le 5 d' aoust 1685, estant lors Maestright en commission avec monsieur de Villers. Ce trespas inopiné arriva justement quatre ou cinq jours après que le Prince d' Orange avoist esté a Maestright, ou le Prince estoit accou- stumé de aller annuellement, comme aussi dans les autres princi- pales frontières de 1' estat, pour i faire la reveue des troupes et examiner 1' estat des fortifications. A cette occasion le Prince avoist témoigné mon père le contentement qu' il avoist de ma conduite, et au dernier repas qu' il fist la, mon père estant a table avec le Prince, il eust la bonté de témoigner devant tout le monde, qu' il me distinguoist et que il auroist des bontés pour moi. Le lendemain le Prince partit de Maestright, et moi avec lui, ajant lors toujours une place fixe dans son carosse, a tous les vojages que le Prince faisoist. Le Prince arriva deus jours après a Dieren, pour courir a la chasse du cerf le reste de la saison, et moi j' i receus un exprès, par lequel on me mandoist, que mon père se trouvoist attaqué d' une quinancie, dont il estoit trés dangereusement malade, et par laquelle ma mère me prioist de me rendre incessament auprès de lui et auprès de elle; ce que je fis, allant sur mes chevaus de chasse de Dieren a Bois le Due, et de la prenant la chaise de poste pour arriver a Maestright. Mais j' eus le malheur de arriver trop tard pouT recevoir son dernier adieu et sa benediction. Son corps fut trausporté de Maestright a Geldermalsenet ma mère, ma cousine de Utenhoven x) et moi, nous allames la Haje. Je n' i de- meurais que tres peu de tems, et autant que la bienséance le demandoist, pour recevoir et rendre mes visites de condoléances. 1) Zijne moeder heette Maria van Varik, Een Van Utenhovk was getrouwd met Susanna van Varik.

Tijdschriftenbank Zeeland

Archief | 1916 | | pagina 130