87 mant fort nettement, bon ami, sobre, laborieus, suppliquant, sans cesse aus affaires, aimant la gloire sans aucune ambition démesurée, aimé des siens et de tout ceus qui le connoissoit, redoute de ses adversaires qu' il n' avoit presque point du tout s' estant toujours fort attaché a ne se faire point des ennemis, toujours heureus et réussisant dans ses desseins, qui estoit modérés par sa sagesse et par son jugement, et ce qui faisoit le comble de sa gloire et ee qui estoit son premier but et a quoi il aniinoit incessament les siens, c' estoit le piété et crainte de Dieu; pren- nant pour son plus grand plesir d' avancer dans les sciences, des divins mistères et en quoi (sans que j' ose entreprendre d' en juger) par les qualités surnommée il estoit impossible qu' il n' eust atteint presque a un degré de perfection. Je ne spai si je dois me mesier de cliercher le foible de son esprit, comme j' ai voulu remarquer celui de son corps; en elfet je n' i ai trouvé a redire si non qu' il avoit un trop grand fonds de bonté, par lequel en jugant d' autrui par soi-mesme, il estoit incapable de prendre de méchantes impression des gens, et aussi il auroit esté sujet a estre trompé quelquefois. De plus, comme il estoit vif et toujours en action, il estoit assés facile de lui faire gouster des nouvautés, pourtant de petite conséquenses et de celles qui ne servoit que pour son divertissement. En voulant parler du but que monsieur de Geldermalsen c' estoit mis devant les jieus dans ce mondeil faudra que je remonte plus haut et que je me mancipe a parler des cboses, qui ont esté devant mon tens et que je ne s<;ai presque que par conjectures. Je dirai done que monsieur de Geldermalsen estant jeune et en entrant dans le monde, se sentit piqué pour se faire connoistre et se faire distinguer pour tel qu' il estoit, c' est a dire d' uune naissance plus illustre que ceus de sa province, et inesme que ceus avec lesquels il avoit esté nouri. II eut un désir extreme de rémédier a la decadence de sa maison, qu' il trouva fort flettrie par la multitude des mésalliances, qu' on avoit faites. 11 se santit de plus animé a cela par les sentiments nobles et genereus qu' il avoit et qui le portèrent toujours a prendre un autre train de vie que celuy auquel on 1' avoit destiné, ce qui parut un dessein asses difficile, n'ajant pour lors aucune charge,

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Archief | 1916 | | pagina 133