ni mesme des parens qui fussent en estat de lui en procurer ou de 1' aider dans son but, et de plus, n' ajant point asses de bien pour se faire paroistre aucunement par la, ainsi il ne lui restoit que son mérite et son esprit, avec quoi il travailja si bien qu' il acquit, pourtant a grand peine, la charge de Conseiljer d' Estat de la part de Sélande, dans laquelle il s' appliqua sans cesse aus affaires, dont il eust bientost une parfaite connoi- sance et un trés grand crédit partni ses colleges. Pour lors il se mit a obliger tout le monde, ce que il fit pourtant toujours avec tres grande distinction de personnes, en taehant de se rendre utile au plus qualifies, et en faisant chois des gens pour sa con versation, qui estoit des premiers du pais. II réussit si bien en peu par ce mojen, qu' il fut partout considéré pour tel qu' il l'avoit souhaité, mais comme il creut tout ses honneurs la fort personnels, il songa a les transférer dans sa familje et h faire soustenir a ses enfans le mesme rang et la mesme estime qu' il s' estoit acquise par son travail. Pour ces effet il voulust en premier lieu acheter une terre noble, dont il pouroist jporter le nom, et de la faire sortir une nouvelle branche de sa familje, qui put se distinguer des autres, qu' il ne vojoit pas en estat de le porter aussi haut que lui. II estoit de plus porté a cela que estant laborieus, il tacha de se donner de tens en tens un plesir pour donner de relache a son esprit et pour goüter le repos d' une vie champestre. Ce que ajant fait en Gueldre, il fut d' abord si bien receu des gentilshomme d'environque ceus qui pouvoit confer le paren tage au vintième degré, s' en trouvèrent honorés, croijant fort qu' il estoit en estat de leur estre utile. II se laissa done tromper a toute ces caresses flateuse, crojant que ces gentilshommes auroit voulu bien faire quelque chose pour lui, comme il souhaitoit de bonne foi de leur rendre service, ce que il put faire aussi en mille rencontres, dout il n' en manqua jamais une en sa vie; car en laissant aller ses pensées pour i établir sa familje, il ne songa plus a la Sélande et se creut en estat de réussir la en i mariant ses enfans et en se réunisant par lh plus étroitement avec ses messieurs. II commen^a done par sa filje unique, qu' il donna a un gentilhomme du voisinage, qui pour lors ne paroissoit guerres

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Archief | 1916 | | pagina 134