89 pouvoir servir a son dessein, puisque n' ajant point des parens du tout dans ce quartier, tres peu de bien et nouri dans la milice, estant pour lors capitaine, de sorte qu' il paroissoit que son plus grand mérite outre les personels estoit d' estre le gendre de monsieur de Geldehmalsen. Mon père pourtant fit si bien que lui ajant fait quitter la guerreen tres peu de tens il conféra sur lui toute les charges que d' imagination il auroit peu souhaiter pour le maistre entièrement a son aise et pour lui faire avoir du credit et se rendre considéré. Pour ses fils, dont 1' un estoit toujours fort jeune, il les éléva comme des gens de qualité, n' épargnent rien mesme au delè de son pouvoir pour en faire des cavaliers achevé et qui pussent se produire et soustenir avec lui par leur mérite la naissance qu' ils avoit. II crojoit qu' il n' i avoit point de meljeur mojen pour faire réussir son dessein en Geldre que d' avoir 1' appui de monsegneur le Prince d' Orange, dont il estoit naturellement serviteur, et aus interest duquel il s' estoit inviolablement attache. Dans cette opinion il me mit dans son service. II estoit de plus porte a cela parce que par sa longe absence de la province de Sélande il i avoit laissé éteindre son credit, et d' ailjeurs n' i trouvant point des gens desquels le credit lui pouvoit estre utile a son dessein, et que en Geldre n' ajant point des parents, il estoit embarassé de moi; il crut done que dans un tens de guerre (ou il ne souhaitoit pourtant point de m' avancer) il devoit m' i envojer aussi, afin de me faire passer partout et en me faisant connoistre, me faire acquérir une parfaite connoissance du monde, en me tirant par la de 1' oisiveté, dont il estoit grand enemi, voulant qu' on fit toujours quelque chose. Ajant done esté quelques années au service de S. A. S. et paroissant qu' elle fut contente de moimon père communiqua S. A. S. le dessein qu' il avoit de me pousser en Gueldre; lequel 1' ajant approuvé la chose, voulust bien engager son credit a la faire passer; mais pour lors, comme S. A. S. estoit en Gueldre et en paria sérieusement, il parut que défunt mon père n' i avoit pas tens d'amis comme il s' estoit flatté, puisque I) Versta: „mettre." Archief 1916 7

Tijdschriftenbank Zeeland

Archief | 1916 | | pagina 135