90 mesme a la sollicitation de S. A. S. pas un ne voulust entreprendre cette affaire comme la sienne. Comme j'eus remarqué celh, je me mis si détourner mon père de l'intention qu' il avoit, en exagérant les difficnltés et la honte qu' il i auroit, si on s' estoit exposé sans pouvoir réussir, ce que je disois avec plusieurs autre raisons, en le priant de me vouloir remettre en Sélande, d' oü nous sommes originairement et ou je vojois baucoup d'apparenoe a devenir un jour le premier, ce que je crojois estre déja par la naissance. S. A. S. témoigna aussi qu' elle approuvait que j' allasse en Sélande, soit qu' il le juga estre mieus, soit qu' il pouroit m' établir plus facilement dans cette province, ou on ne pouroit pas m' envier quand on m' i donneroit ce que mes pères i ont toujours eu. Immédiatement après le depart du Prince de Maestricht défunct mon père fus attaqué d'une quinantie, dont il mourut au bout de quatre jours en sa soisante et quatrième année, dont il avoit passé les trente derniers en parfaite santé et avec assés de bonheur, n'ajant eu aucune chose qui eussent peu le ehagriner selon le corps et selon 1' esprit, vojant croistre tout les jours ses biens, sa reputa tion, ses honneurs et se qui le regardait de plus pres, sa familje, laquelle il gouverna toujours sagement et en grande unioni estant autant aimé et craint que jamais homme l'ait peu désirer; aussi en estoit il pleinement satisfait. II est a, croire qu' il a peu quitter cette vie avec toute la résignation nécessairepuisque estant las du monde et des affaires il m' a témoigné trés souvent et avec empressement, qu' il vou- loit quitter sa charge et toute sorte de soins, voulant passer le reste de ces jours en repos et au service de Dieu et a 1' étude de 1' Evangile, ce qu' il faisoit avec un plesir singulier. II avoit lieu de croire qu' il avoit assés travailjé dans le monde, puisque il pouvoit laisser une veuve assés acomodée pour sa qualité, sa filje qui estoit 1' ainéefort bien établie et ne pouvant plus rien ajouter a la fortune de son mari, et son Ills ainé par 1' éduca- tion et par les mojens qu' il lui avoit donné pour cela, en estat de ce pousser soi-mesme, et de plus, tout 1' établissement qu' il espéroit pour celui-la, devant venir de la main de S. A. S., il

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Archief | 1916 | | pagina 136