91 estoit persuade que sans son aide celfi ne pouvoit manquer, cro- jant fortement que pour lors son fils possédoit tout a fait les bonne graces de S. A. S. II avoit lieu de s' asseurer de cela par les témoignages que S. A. S. lui en avoit bien voulu douner en plusieurs rencontres. II laissoit encore un fils de quinse ans, pour lequel il auroit peu faire quelque chose, mais il croioit que par la fortune de 1' ainé (dont par amitié paternelle il avoit conceu de hautes idees) il seroit impossible que son établissement peut manquer; d' ailjeurs estant dejh si avancé en age, il ne se flat- toit plus de vivre si longt.ens jusques a pouvoir voir son jeune fils en age tout a fait viril. Son plus grand plesir qu' il auroit peu avoir encore dans le mondeet pour lequel il témoignoit de 1' empressement (ne doutant plus de mon établissement) estoit de me voir marier et de me pouvoir céder sa terre de Geldermalsen. Cepandant il ne c' estoit jamais encore déterminé sur ce sujet jusques a particulariser. Je m' imagine que j' avois assé de pouvoir sur son esprit, que je 1' aurais peu faire agréer tel chois que j' eusse voulu faire, pour peu que j' eusse témoigné de 1' inclination. Je suis mesme d' opinion qu' il avoit autant atteint (h mon égard toujours) a la perfection qu' il estoit possible de faire, m' aimant jusques a 1' idolatrie et avec satisfaction envers ma conduite, sans pourtant s' avleuger x) et sans jamais laisser passer aucune de mes fautes, qui venoit a sa connoissanceen estant mesme tres jalous et tres sévère sur se sujet. De mon costé j'ose dire que le connoissant pour tel que je viens de le décrire, je 1' aimois comme mon père, et par dela je le respectois comme mon bienfaiteur et comme s' il efit esté mon souverain; je le crain- jois comme si par-dessus mon bonheur il m' auroit peu oster la vie; aussi eu je toujours grand soin de lui eacher mes desfauts, de peur de le chagriner. Ainsi je puis dire, qu' il ne m' a jamais commandé rien que je trouvasse rude, et je me flatte que je ne lui ai jamais rien proposé qu' il ne trouvast raisonnable. Je suis asseuré que la mort'qui 1' a comme surpris, 1'a trouvé tout préparé; cepandant je ne puis m' enpêcher de regretter 1) Versta„aveugler."

Tijdschriftenbank Zeeland

Archief | 1916 | | pagina 137