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mais je mis d' abord la main sur le papier et fis la response
suivante au Prince.
„Monsegneur.
.Te ine trouve de nouveau entièrement oblige aux bontés de
V. A. S., puisque elle a bien voulu ne point prendre une
méchante impression de moi, et suspendre son jugement jusque
a ce que V. A. S. m'en eust communique les raisons, quoique
elle avoit lieu de croire des choses qui lui venoit de si bonne
partavec tant des particuliaritéset de plus il plaist it V. A. S.
de me offrir un pardonquand mesme je serais coupable. J'
avoue que ses nouvelles m'ont extrêmement snrpris et que elles
me mettroit dans les dernières peines, si je me sentais convaincu
de la vérité d'icelles, mais pour asteur je n' en ai poinct d'
autres que de récapituler le passé et en 1' avouent tres naïvement
it V. A. S., lui laisser le jugement, si elle trouve que je suis
criminel en manière quelquonqueet si des civilités faites de tems
en tems, mesme quelquefois trop cavalièrement, doivent se prendre
pour de 1' amour, a moins que de expliquer les choses peut-estre
coinme on les souliaiteroist bien. Je veus espérer ainsique V. A. S.
voudra bien m' entendre et me croire selon les circomstances que
je pourais lui dire sur ce suject. Je répondrais seulement sur
ce que il a pleu a V. A. S. de me marquerque j' aurais profité
déjh de son absence, qu' il est vrai que 1' un des deus jours
que j' ai resté après V. A. S. a la Haje, estant a causer, made
moiselle etc. est venue, que j' ai rammenée dans sa chambre en
liaut et lors i suis demeuré autant de tems qu' il lui en faloist
pour se ajuster afin de descendre au drajing-room. Je crois
aussi, mais j' en doute, 1' avoir veu un moment cbes nous,
qu' elle faisoit visite a ma cousine de Utenhove. Votre A. poura
juger de la, si je me suis prévalu de son absence. Pour ce qui
est d' une personne qui auroist parlé souvent de ma part, je
puis assurer V. A. S. en hoinme d' honeur et de conscience,
que je n' en s<;ai rien et mesme ne le puis deviner. Je suis
assure que ce que je prends la liberté d' écrire a V. A. S., lui
paroistra clairement avec le tems et que ainsi Elle me permettra
de continuer a dire que je suis.
A Middelbourghle 22 de mars 1685".