102 Un jour ou deus après avoir escrit cette lettre, je demeure inquiet sur 1' effect qu' elle pouroist faire sur 1' esprit du Prince et pour prévenir toute les suites désavantageuse qui en pouroist naistre dans son esprit, et qui auroist tendus entièrement a mon désavantage ou a la ruine entière de la fortune, que je crojois deja avoir faite, je me mis a lui escrire cette seconde lettre: „Monsegneur. Comme il m' a esté impossible de répondre exactement par lettre sur celle qu' il a pleu V. A. S. de m' écrire, j' ai eu toujours 1' esprit inquiet sur 1' opinion que V. A. S. pouroit faire de moi, et préférant de beaucoup a mes propres avantages 1' honeur d'avoir les bonnes graces de Y. A. S., j' ose deniander a V. A. S. la permission de revenir a la Haje, et *en negligent mes affaires ici, ne poinct profiter des bienfaits de V. A. S., tant que elle poura avoir lieu de m' en juger indigne ou coupable de ce dont on me accuse. Je me assure bien fort que je pourais convaincre V. A. S. qu' on me accuse si on con tinue a le faire, ce que je ne puis m'imaginer paree que on voudroit me voir commettre cette faute, ou par vangance pour ne 1' avoir pas commise. En effect, je me flatte que V. A.. S. poura mesme sans mon aide trouver la vérité de ceci. Mon retour, après quoi je languis de ceur et d' ame, est encore si incertain que je n'ose m'en flatter. Monsieur Van Heckke n' est venu ici que jier x), ainsi on n' a peu jusques asteur rien faire dans mon affaire. Je supplie V. A. S. tres humblement de ne poinct se préoccuper a inon désavantage, me persuadant que alors il me sera facile de prouver 5 V. A. S. que je serai tou jours et demeurerais. A Middelbourgh le 24 de mars 1685." Après avoir escrit ses deus lettres, je me remis un peu des inquiétudes que la lettre du Prince m'avoist causée, et je m' en assurais d' autant plus, paree que j' estois trés assuré que je n' avois rien mandé dans ces lettres que ce qui estoit vrai au pied de la lettre. Aussi S. A. S. eust la bonté de me répondre par sa lettre dattée du 31 de mars, comme s' ensuit: 1) Versta„hier."

Tijdschriftenbank Zeeland

Archief | 1916 | | pagina 148