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hors de Hellevoetsluis, avec beau tems et un vent trés favorable.
Des que nous fusmes entré en mer, le Prince avoist dessein de
faire addresser a tout les vaisseaux qui composoist cette nonibreuse
Hotte, les ordres et les signaus nécessaires, mais la nuict sur-
venant avant que cela peut estre execute, nous fusmes agité
d' une trés violente tempeste, laquelle dura toute la nuict et
une partie du jour suivant. Elle écarta si bien la Hotte, que le
jour suivant commandant a paroistre, nous ne vismes pas un
bastiment des cinq cent, au milieu desquels nous avions esté le
soir auparavant. Je me trouvais embarqué dans une petite fre-
gatte avec plusieurs gens de qualité et les premiers domestiques
du Prince. Nous fusmes trés ambarassés sur ce que nous devious
faire. Le parti que uous prismes, estoit de demeurer en mer,
allant 1' un jour du costé d' Angleterre et 1' autre du costé de
Hollande, jusques a ce que le sisième jour nous vismes un batis-
ment en mer, lequel nous joignïmes, et par lequel nous apprisines,
qu' il venoist de la Meuse et que la Hotte estoit rentree dans la
Goeré. Nous fismes d' abord route vers la et. i entrasmes aussi.
Nous apprismes d' abord que la tempeste avoist escarté toute la
Hotte, mais qu' elle estoit bien rentree, et que le plus de mal qu' elle
nous avoist faitte, estoit de nous avoir tué entre quinse et seise cent
chevaux. Ce mal estoit irreparable dans ce tems la, ainsi,
le vent ajant change a 1' oost, nous remismes la seconde fois en
mer et arrivasmes trés heureusement le 15e de novembre dans
le Torbais au west d'Angleterre. Dans le tems que nous estions
en mer, le Prince envoja a notre bord 1' admiral Russel ensuite
conté de Tokington, avec ordre de prendre encore une petite
fregatte avec lui et trois vaisseaux de transport, sur lesquels il i
avoist embarqué un battailjon des Anglois an service de L. H. P.,
faire avec cela toute la diligence possible et tacher de nous rendre
les maitres de Dartmout, ou en cas de resistance trop forte,
attirer 1' allarme vers la, afin de donner occasion a la Hotte de
débarquer tranquilement au Torbay. Mais les vents ou la marée
nous empêchèrent de exécuter les ordres que 1' admiral Russei,
1) Er staat: „irrépalable."
Archief 1916.
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