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et le Roi mesme eust la bonté de lui en recommander une expe
dition favorable. Dans la suitte monsieur de Oudijck ne approuva
pas que je rendis la lett.re de S. M. aux Estats, se engagent
que il dirigeroist que cette clause fust leevée. En effect il le
fist, et ainsi les Estats par resolution du 27 fevrier 1693 levèrent
cette clause et par la je me vis establis a vie dans le poste qui
je occupe encore, graces a Dieu.
J' estois de sentiment que mon nouveau poste aus Conseil d'
Estat estoit incompatible avec mon emploi de groom de la cliambre
du liet du Roi. Dans cette opinion je conseiljais a mon frère
de eontinuer a faire sa cour et aussi de faire la compagne avec
le Roi, dans laquelle il vist la battailje de Steenkerke, le Roi lui
ajant permis de suivre sa personne, et lui ajant donné bouche
en cour a eest effect. Au retour du Roi de la campagne, j' eu
1' honeur de le saluer a Breda, oü je me trouvais en commission
du Conseil d' Estat, lorsque le Roi i passa. Je le suivis peu
des jours après cela a la Haje et au Veluwe, pour l'accom-
pagner 5, la cbasse, ajant lors encore des cbevaux a eest effect.
De la le Roi revint a la Haje et repassa en Angleterre au
mois de novembre. Durant le séjour du Roi a la Haje, j'
avois 1' honeur de 1' accompagner a tout les petites parties de
plesir qu' il prenoist lors encore, et de tout les repas oü il fust
convié, et je priai le conté Portlandt de présenter auprès du
Roi, si Sa M. ne approuveroist pas que je résignasse mon emploi
de groom de la cbambre de liet sur mon frère; mais le Roi ne
trouva pas a propos de s' expliquer encore la-dessus. Durant
1' hiver 1692 a 1693 je demeurais a la Haje et me attachais
avec assiduité a apprendre mon emploi de Conseiljer d' Estat.
Au printemps ou vers le mois de may 1693 le Roi repassa encore
la mer pour faire la campagne au Païs-Bas; j' eus 1' honeur
lors de entretenir S. M. moi-mesme et lui demander directement
qu' il voulust me permettre de résigner mon emploi de groom de sa
cliambre du liet sur mon frère. Le lloi eust la bonté de me deman
der, pourquoi je ne voulois pas conserver ce poste pour moi-mesme,
et ajant répondu que je crainjais qu' on ne trouvast de 1' ineompa-
tibilité dans ces deux emplois, S. M. me répondit; „je crois qu' il
n'i en a poinct, mais paries en avec monsieur le conseiljer pensio-