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je m'en retournais a la Haje, et de la peu de jours après auprès
du Hoi au Veluwe.
J' ai poussé cette relation des affaires qui me concernoist, et
partieulièrement celles qui concernoit le militaire et ma commis
sion d'armée, jusques a la paix, jugant qu' il n'estoit pas a propos
de 1' iuterroinpre par d'autres matières. Mais il est tems de faire
aussi la relation des autre matières, lesquelles ne coticerne pas
peu ma vie, et ma satisfaction, en voulant faire part a mes
enfants de mon mariage et des particuliarités comment je suis
parvenu. Je dois commencer par leur dire que j' ai toujours eu
une amitié particuliere et sincere pour défuncte ma seur madame
de Biiaekell dont j' ai parlé ci-devant. Elle demeuroist Tiel
et dans la mesme ville demeuroist aussi Mr. de Welderen, ampt-
man du Nederbetuwe, dont la filje cadette, qui diftèroist en dge
avec ma seur de vint années, estoit sa bonne amie. Je me
souviens que par défuncte ma seur je lui en ai ouis dire du
bien, mais ma seur inourust cinq ou sis ans avant mon mariage.
Estant parvenu moi a 1' age de 34 ans, et placé dans le Conseil
d'Estat a vie, je commenijai a songer tout de bon a me marier.
La seule et grande veue que j' avois, estoist de me trouver une
femme raisonnable et qui peut avoir une amitié sincere pour moi,
et par sa naissance donner du lustre a la mienne. Dans cette
veue je jettais mes reguards partout et aussi partieulièrement
sur la filje cadette de monsieur de Welderen, dont je sijavois
que ma seur avoist fait tant de cas. Le voisinage de ma terre
de Geldermalsen avec Tielet la bonne amitié qu' il i avoist
entre un gentilhomme nommé Mr. de Braekell et moiet lequel
demeuroist entre Tiel et Geldermalsenme fournirent bonnes occa
sions pour cela, car bien souvent les demoiselles de Welderen
vinrent loger ches lui. Je me servis de cette occasion pour
apprendre 1' humeur et le caractère de cette filje cadette, pour
laquelle j'avois un préjugé si avantageux, avant le commencement
de la campagne de 1695. J' eus encore occasion de la voir chez
mon ami, et je lui témoignai que je ne la vojois plus avec un
oeuil d' indifférence, ajant pris beaucoup de amitié pour elle.
Je n'eus pas occasion de lui en dire davantage, et je fis lors
la campagne avec 1' esprit rempli des agréements que je pourais