119 je m'en retournais a la Haje, et de la peu de jours après auprès du Hoi au Veluwe. J' ai poussé cette relation des affaires qui me concernoist, et partieulièrement celles qui concernoit le militaire et ma commis sion d'armée, jusques a la paix, jugant qu' il n'estoit pas a propos de 1' iuterroinpre par d'autres matières. Mais il est tems de faire aussi la relation des autre matières, lesquelles ne coticerne pas peu ma vie, et ma satisfaction, en voulant faire part a mes enfants de mon mariage et des particuliarités comment je suis parvenu. Je dois commencer par leur dire que j' ai toujours eu une amitié particuliere et sincere pour défuncte ma seur madame de Biiaekell dont j' ai parlé ci-devant. Elle demeuroist Tiel et dans la mesme ville demeuroist aussi Mr. de Welderen, ampt- man du Nederbetuwe, dont la filje cadette, qui diftèroist en dge avec ma seur de vint années, estoit sa bonne amie. Je me souviens que par défuncte ma seur je lui en ai ouis dire du bien, mais ma seur inourust cinq ou sis ans avant mon mariage. Estant parvenu moi a 1' age de 34 ans, et placé dans le Conseil d'Estat a vie, je commenijai a songer tout de bon a me marier. La seule et grande veue que j' avois, estoist de me trouver une femme raisonnable et qui peut avoir une amitié sincere pour moi, et par sa naissance donner du lustre a la mienne. Dans cette veue je jettais mes reguards partout et aussi partieulièrement sur la filje cadette de monsieur de Welderen, dont je sijavois que ma seur avoist fait tant de cas. Le voisinage de ma terre de Geldermalsen avec Tielet la bonne amitié qu' il i avoist entre un gentilhomme nommé Mr. de Braekell et moiet lequel demeuroist entre Tiel et Geldermalsenme fournirent bonnes occa sions pour cela, car bien souvent les demoiselles de Welderen vinrent loger ches lui. Je me servis de cette occasion pour apprendre 1' humeur et le caractère de cette filje cadette, pour laquelle j'avois un préjugé si avantageux, avant le commencement de la campagne de 1695. J' eus encore occasion de la voir chez mon ami, et je lui témoignai que je ne la vojois plus avec un oeuil d' indifférence, ajant pris beaucoup de amitié pour elle. Je n'eus pas occasion de lui en dire davantage, et je fis lors la campagne avec 1' esprit rempli des agréements que je pourais

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Archief | 1916 | | pagina 165