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phie fort expressive. En premier lieu s'accuse la conception
des Mères, protectrices de l'enfance, connue par une douzaine
de groupes, strictement localisés chez les Eduens et leurs
voisins3). Le sens de cette charmante scène est clair. Cette
participation personnelle des Mères a des soins d'hygiène
montre assez que Ton plaqait sous leur patronage la naissance
et les premiers temps de la frêle existence de l'enfant. Patère
et cornes d'abondance sont le symbole de la prospérité et du
bonheur que Ton espérait attirer sur le petit être.
La proue de navire et l'aviron, le globe pourraient avoir une
signification voisine, car ils comptent parmi les attributs
ordinaires de Fortuna, a laquelle les déesses-mères ont em-
prunté plusieurs traits plastiques. La presence du globe a été
quelquefois observée au pied de Mères isolées, qui ont préci-
sément un pied placé sur un tabouret4). La proue de navire,
bien que trés rare comme attribut d'une déesse-mère, n'est pas
sans exemple dans notre region. S. Reinach avait cru recon
naltre une barque sur la triade d'Alise-sainte-Reine (Espé-
randieu, no. 7107), malheureusement mutïlée dans cette partie.
Une autre stéle, provenant de Vertault (Esp., no. 3375) offre
sans conteste une déesse-mère, isolée il est vrai, ayant le
pied sur une barque. Elle a été trouvée dans les ruines de
thermes, ce qui incitait le ciianoine Drioux a reconnaltre dans
cette image une divinité de source 5
II est certain que la barque est, dans la même contrée, un
attribut fréquent des divinités des eaux, témoin la barque votive
trouvée en 1763, a Blessey (Cöte d'Or), non loin des sources
de la Seine, et enfin la déesse debout sur une barque, trouvée
aux sources mêmes en 1933 (Esp., no. 7676), témoin encore
la déesse du Chatelet (Cöte d'Or), sur les bords de la Saöne,
et dans laquelle il est permis de reconnaltre une personnifica-
tion de cette rivière (Esp., no. 3584) Constatant que la
3) Liste des triades de Mères a l'enfant Autun, Saöne et Loire
Espérandieu, nos. 1815, 1816, 1819, 1827, 1831 Entrains, NièvreEsp.
2258 Beaune, Cöte d'Or Esp. 2081 Corgoloin, Cöte d'Or Esp. 2064
Alise-Sainte-Reine, Cöte d'Or Esp. 7107 Vertault, Cöte d'Or Esp. 3377,
3378 Lyon, Rhöne Esp. 1742.
4) Esp. 4899 et 4903 (Grand) sur sec deux monuments, voir G.
Drioux, Cultes indigènes des Lingons, p. 115. On ajoutera Esp. 2272
(Entrains).
5) Drioux, op. cit-, p. 113114: cf. p. 133.
6) G. Aubertin, Etude sur un monument gallo-romain conservé au
musée de Beaune, dans les Mémoires de la Société d'archéologie de
Beaune, 1898, p. 119125; on a pensé aussi a une personnification de
la Iocalité de Seurre, ce qui est fort discutable.