Mais je dois abréger, car je vois que mon papier touche a sa fin. Hier j'étais levé a quatre heures, j'arrangeai mon coffre et je fis ma toilette. Je descendis pour déjeuner a 71/£ heures. Mr Alberts m'attendait. II me servit a déjeuner, comme l'aurait pu faire un père. Je lui montrais plus tard mes instruments (tekenbehoeften), il dit qu'il achèterait le reste. II me donna de l'ouvrage, quelques feuilles de papier a copier dans un petit camet. A 9%, il vint me chercher pour la grand'Messe. Tout Bréda était endimanché, on fête ici plus les fêtes que chez nous. 16) Les boutiques des catholiques étaient fermées. Nous allions aux travaux, qui sont situés loin de la ville. On construit un pont sur la Mark 17), une rivière qui est plus petite que la Meuse et on fait un talus pour le chemin de fer. Ce matin je suis allé au bureau, j'ai commencé un dessin des travaux, qui est sur toile a calquer grand 1.40 mètre sur 0.75 metre. Je le fais aussi sur toile a calquer, qui coute 3.60 fl. Adieu, je vous embrasse tous M. Ghijsen. P.S. Pardonnez-moi l'incohérence de ma lettre, je n'ai pas fait de brouillon. Lisez le papier ci-joint. (Dan, op dit haastige strookje, komt hij pas goed los)Avant d'aller au bureau Mr. Alberts m'a acheté tout dont j'avais encore besoin. J'ai parlé a Mr van den Bergh, il était trés bon, il m'a demandé oü j'avois appris a dessiner. Alors il m'a demandé si j'avais fait mes classes, je lui racontai tout. II dit qu'il serait dommage que je perdis mon prix et m'a a moitié accordé le congé du 17 - 26 juillet18). II m'a donné quelques conseils sur le dessin et m'a apporté lui-même deux instruments dont j'avais besoin. J'ai travaillé dans une grande chambre tout-a-fait seul. II y a un concierge qui est trés poli et qui m'a frotté mes couleurs. A 9 heures le bureau ouvre, a midi, il m'a apporté une tasse de café avec du lait, du lait, du sucre et un petit pain avec du fromage. Nous dinons a quatre heures, ou plus tard. comme aujourd'hui car il est déja 5 heures et je n'ai pas encore diné. Embrassez mon père pour moi et que Marie et ma mère le fassent aussi. Embrassez ma mère. ma soeur, embrassez vous tous pour moi. Adieu M. Ghijsen. Nog slechts twee brieven na deze dragen het opschrift „cher père et mère" of „chers parents"; de laatste is gedateerd 3 juli 1862: op 4 juli komt er aan het langdurig lijden van Hubert Gillis Ghijsen een eind. 19) 36

Tijdschriftenbank Zeeland

Archief | 1964 | | pagina 44