indispose par un mal de gorge que j'avais pris pendant un temps abomi
nable; il n'a dure que peu de jours. Le hasard voulut que les travaux
pressaient fort et que deux de nos surveillants étaien't partis, de sorte que
Mr Alberts se trouvait seul avec un surveillant et le comptable pour tout
faire. Vous pouvez juger de la bonté de ce patron en vous disant qu'il
trouvait encore le temps de venir prés de mon lit et de me soigner et me
recommander de me faire donner tout ce que je pouvais désirer. Je puis
vous dire que je suis très-touché de cette bonté et je suis certain que vous
partagez ma reconnaissance. Depuis la fin du mois d'avril nous avons
déménagé. Nous sommes logé dans une trés-belle maison en bois située
sur les travaux. Nous y sommes a nous quatre. Mr Terwindt, le frère de
l'entrepreneur, Herfkens, le jeune homme de mon age dont je vous ai
déja dit quelques mots, le comptable De Bruin et moi. Nous menons
un train de vie très-agréable, car a part l'ouvrage qui est trés-grand, nous
pouvons avoir tout ce que nous pouvons désirer. Nous avons un domes-
tique, une cuisinière, une femme d'ouvrage et encore un homme qui
nettoie nos habillements.
Notre table est très-soignée sans être riche, elle est abondante et sub-
stantielle. Le dimanche nous buvons régulièrement du vin a table. Les
autres jours c'est de la bière. Le matin nous pouvons prendre ce que nous
voulons, soit du madère, soit du port a port. Mess., v. d. Elshout, et Alberts
viennent diner tous les jours avec nous a l'exception de dimanche.
Mr v. d. Elshout 2) est arrivé ici depuis le 24 avril mais il n'a rien
apporté pour moi. Je n'ai rien regu du paquet que vous m'enverriez,
contenant des habillements pour le dimanche.
Pour le costume de tous les jours je vous conseille de prendre une
étoffe solide et autant que possible grise ou noire, car les autres couleurs
ne tiennent pas contre le soleil. Je ne crois pas qu'il a jamais fait aussi
chaud chez vous, qu'il fait ici depuis 3 semaines. 3) Pourtant on ne peut
pas dire que les maladies augmentent. Nous avons fondé une caisse de
secours, 4) et depuis six semaines le docteur n'a eu que deux ou trois
1) Zie ook brief 5. Het is H. B. de Bruin; twee brieven van hem (26 en 28 decem
ber 1868) bleven bewaard.
2) G. J. van den Elshout vestigt zich met zijn vrouw (Anna Maria van de Ven) en
drie kinderen in de stad, zij wonen op C 96. Zie ook brief 17.
3) Over de uitzonderlijk hete en droge zomer van 1868, zie nader de brieven 7 en 9.
4) Voor een dergelijke sociale voorziening in Zeeland, reeds in 1843 genomen verg.
inrichting van een noodziekenhuis bij de bedijking van de Hollarepolder, welk
werk onder leiding stond van de bekende Dirk Dronkers. (Zie nader Zeeuws
Tjjdschrift 1964 nr. 2, p. 69, 3de kolom). Aan de ziekenkas was dus een dokter,
speciaal voor de arbeiders en hun gezinnen verbonden.
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