homme de Paris qui venait de faire un voyage par mer et qui s'est égaré a Veere. Depuis quinze jours (mais il n'en faut rien dire) j'ai laissé croitre ma moustache et elle commence déja a prendre des airs. Dès qu'on va prendre des photographies des travaux, ce qui se fera dans quelques mois, je ferai faire mon portrait, pour vous l'envoyer, tais-toi done pour ma mère elle aura une surprise en le voyant. II parait que tu veux encore t'acheter une robe, e'est une heureuse idéé et je veux y coneourir en de posant dans tes mains mon humble offrande. Tu comprends bien que je ne suis pas encore millionnaire, ni en train de le devenir. J'ai encore autre chose a te communiquer. J'ai joué pour toi un vingtième d'un lot dans la grande loterie de Tétat. Je crois que le tirage se fera dans 3 ou 4 semaines. Tu en auras le produit quel qu'il soit et compte que j'ai même la chance d'avoir les fl. 100.000!!! mais un vingtième toujours. II y a encore une autre chance, e'est que je n'ai rien. Dans ce cas tu n'en profiteras pas mais que veux tu: la plus belle fille du monde ne peut donner que ce qu'elle a. Faites mes compliments a toutes tes connaissances et amies et regois les embrassements de ton frère Matthieu. 8. Veere, le 5 juillet 1868. Ma chère mère et soeur! J'ai regu votre lettre ainsi que celle de ma soeur avec bien du plaisir et j'étais fort content de pouvoir attendre si vite mon costume. Malheureuse- ment, il vous aura été difficile de l'envoyer peut-être et maintenant le beau temps s'en va de sorte que je n'en pourrai profitei que rarement. J'ai vu avec plaisir que l'ouvrage va bien mais je conseille a Marie de ne pas trop travailler tot et tard, pour ne plus se rendre malade, comme l'an passé. Ici l'ouvrage ne manque pas non plus, mais nous l'avons un peu regularise, de sorte que nous ne travaillons plus, hors des cas extraordinaires que les heures qu'on travaille aux travaux; e'est déja job, car les travaux commencent a 41/£ heures du matin et ne finissent qu'a 7 heures du soir. Vous parlez dans votre lettre d'un paletot; ne croyez vous pas qu'il vaut mieux acheter un paletot de dimanche, car celui que j'ai pour tous les jours devient de moins en moins présentable. En outre il me sera nécessaire d'avoir un costume de dimanche pour l'hiver; je verrai quand je recevrai celui que Schonbrod vienl d'achever s'il peut servir dans ce but. Je trouve l'échantillon de la robe de Marie très-beau et je serais bien 59

Tijdschriftenbank Zeeland

Archief | 1964 | | pagina 67