J'ai très-bien regu mon costume: je le mets le dimanche, j'ai acheté un costume tout blanc pour porter dans la semaine, pendant la chaleur, mais celle ci est passée, je pourrai done réserver le costume pour l'année pro- chaine. Pourtant, il m'a rendu différents services, car la chaleur a été épouvantable; il était presque impossible de fermer l'oeil la nuit par l'extrême chaleur. Nous avons été préservé heureusement dans notre demeure de campagne de toutes les incommodités dont souffrent les gens de la ville. 11 y a eu des families entières qui aimaient mieux de se pro- mener la nuit que d'etre mangés par différents insectes. Des brigades d'ouvriers ont pris la fuite pour se refugier dans la campagne, parfois dans les écuries provisoires qui sont établies par ci par la sur les travaux. Car il faut vous le dire nous avons quatorze chevaux et trois voitures. On ne se laisse manquer de rien. A propos de mon costume, faites les compliments a Schonbrod, il me va fort bien seulement la ceinture du pantalon est un peu large, ce qui tient peut être a ce que je ne porte plus de bretelles, car je n'ai pas maigri a ce que je pense. J'espère que Marie se porte bien ainsi que vous, ma chère mère. Je serai très-heureux de recevoir le portrait de ma chère soeur, surtout si vous y joignez la vótre et celui de ma tante, alors je serai toujours dans ma familie et je ne serai plus aussi seul qu'aujourd'hui. J'ai voulu vous écrire le 15 aoüt pour vous féliciter, l'une et l'autre avec votre jour de baptême, mais je n'ai pu trouver le temps; j'espère rétablir eet oubli en vous priant d'accepter mes voeux les plus sincères, pour que vous jouissiez le plus longtemps possible d'une vie calme et heureuse afin que nous puissions encore fèter plusieurs fois eet heureux jour de votre baptême, ma mère, et de ton anniversaire ma petit soeur. J'aurais bien aimé de vous joindre un petit cadeau a cette lettre mais je ne puis le faire, vu l'impossibilité d'acheter ici la moindre chose, puis je crains même en achetant de m'attirer de ma soeur la chanson éternelle: comme c'est béte, e'est paysan comrae tout!! Enfin je vous envoie outre les f. 40.encore f. 10.que ma soeur vaudra bien employer en souve nir de moi pour s'acheter un cadeau anniversaire. Votre fils vous embrasse M. Ghijsen. 10. Veere, le 1 novembre 1868. Ma chère mère et soeur! J'ai trés bien regu votre lettre du 15 octobre ainsi que la petite caisse 62

Tijdschriftenbank Zeeland

Archief | 1964 | | pagina 70