n'avez pas été inquiet sur mon compte. car je jouis toujours d'une santé
de fer, mais les occupations se sont un peu ressenties de mon congé de
plus un de nos collègues a pris un congé de 3 semaines ce qui m'a encore
donné un surcroit de besogne. Ciel, comme le temps a été affreux pendant
ces longs mois. Vous ne sauriez jamais vous imaginer comment les tra-
vaux se ressentent d'une telle saison. La terre amollie est devenue un
vaste marécage, on enfonce jusqu'a la cheville sur le bord du déblai 1
et dans le déblai c'est jusqu'aux genoux. Comme vous savez, nous demeu-
rons a 8 minutes de la ville, et il s'est passé des semaines sans que nous
pouvions nous y rendre. Je puis encore vous informer que ces messieurs
sont devenus adjudicataires d'un nouvel ouvrage ici a Veere, situé tout
prés d'ici pour la somme de 223800.Ceci me promet encore un
surcroit de besogne, quoiqu'on prendra de nouveaux employés pour les
détails. Ce sont des travaux d'endiguement, le déblayement d'un avant
port et quelques travaux subalternes.
Enfin le beau temps va nous arriver je pense et avec le beau temps la
grande reprise des travaux.
J'ai regu une lettre de Henri, il m'écrit qu'il a réussi dans ses proposi
tions de manage 2) et que le chanoine même s'est reconcilié avec les bons
principes Pour lui, il parait que sa santé est un peu affaiblie. Cela se
congoit car les nouvelles de Bruxelles ne sont guère encourageantes, il
parait que le typhus y règne d'une manière affreuse et que des milliers
de personnes en souffrent. J'espère que la ville de Liège n'en a pas
soufferte et surtout les habitants.
J'oubliais presque de vous dire que mon voyage3) s'est effectuée très-
heureusement. Parti a 8 heures du matin de Bruxelles sous une pluie
diluvienne je me trouvais a Goes a 1 h. 30 m. La je m'informe du départ
de la diligence ou d'autres moyens de communication. Je trouvai a 3
heures une diligence qui devait me conduire a l'embarcadère d'un bateau
a vapeur qui se trouve a une heure et demi de la. Malreureusement on
1) Déblai uitgraving.
2) Deze brief bleef niet bewaard, wel een voorafgaande (14 februari 1869), die
een moedeloze en vermoeide indruk maakt. Hierin wordt reeds een sterfgeval
van een bekende, ten gevolge van typhus vermeld. Omtrent Henri's verloving
schrijft Matthieu's moeder (15 maart 1869): „Je crois bien que les parens ainsi
que l'oncle, le chanoine, soient bien contents, parceque Henri est un jeune
homme, qui se comporte bien, mais je ne serais pas du tout a mon aise si ta
soeur avait le malheur de s'attacher a un jeune homme qui avait si peu de santé.
Car crois moi mon fils, si Henri se marie, il n'irait pas loin." Henri sterft nog
voor zijn huwelijk (zie brief 12).
3) De terugreis na zijn kerstverlof, omstreeks 7 januari.
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