a raison qu'ils avangaient. Bientót un cri general, „nous venons chasser les Beiges, les Beiges doivent partir," s'élevait de la masse. Mais déja les Beiges s'étaient enfuis et se rendaient a leurs demeures, situées dans la ville; malheureusement le chemin leur était coupé par la moitié de la troupe qui s'était rendu en ville et qui avait commencée par explorer les maisons, oü les Beiges logeaient, ils y avaient brisé tout les objets, appar- tenant aux Beiges. Les vêtements du dimanche, l'argent, et tout ce qui avait quelque valeur avaient déja disparu sur les corps ou dans les poches des Batraoven susnommés. En somme, c'était une troupe sans foi ni loi, ayant de 1'homme la figure seulement et ressemblant mieux a des bandits qu'a des ouvriers honnêtes. Je ne veux pas vous fatiguer par le récit des horreurs qu'ils ont commis. Qu'il suffit de vous dire que j'ai vus de vieux ouvriers beiges, hommes de fer au travail s'éloigner en pleurant. Et la fin, le résultat de tout cela? C'est que le ministère s'est émue de l'affaire; on nous a expédié cent infanteristes et 10 dragons, ainsi que plusieurs représentants du corps des maréchaussées et des gardes cham- pêtres. Ceci, c'est seulement pour Veere. Sur d'autres points de l'ile on a expédié des troupes; partout la tranquillité s'est rétablie et si l'on parle encore des événéments de lundi passé c'est pour se dire que les Beiges vont revenir, c'est qu'ils seront protégés par tout les moyens possibles, même a la force armée. Pour moi je me porte fort bien, et j'espère qu'il en est de même de vous et de ma tante; seulement j'ai eu la crainte lundi que l'attaque serait contre les maitres., Dès que j'apprenais que c'était contre les Beiges je me suis dit: comme je suis Hollandais je n'ai rien a craindre et je me suis occupé avec quelques autres jeunes gens de protéger les beiges en fuite et de leur procurer les moyens de se sauver. Je vous embrasse toutes les t.rois et reste Votre fils, frère et neveu M. Ghijsen. P.S. Je vous envoie ci-inclus: 60.— en un billet V 3459 ƒ10. - - KK 395, ens. 70.—. 3) Ouvrier terrassier grondwerker; polderjongen. 4) Hier heeft duidelijk een verschrijving plaats gehad, of er is iets weggelaten; men zou verwachten: contraindre: dwingen, of: défendre de prévenir les Beiges, et les forgaient de suspendre... 67

Tijdschriftenbank Zeeland

Archief | 1964 | | pagina 75