déja mangé les trois quart de mon papier et je n'ai pas encore trouvé le temps de vous dire que je regrette que ma soeur soit si peureuse qu'elle n'ose se mettre en route par ce temps-ci.,3) Enfin je crois vos raisons meilleurs que les miennes et quoique mon ami Herfkens a écrit a sa soeur de venir dans quelques jours, je me soumets a votre decision et j'attendrai un temps plus propice pour ce voyage, que j'aurais pourtant trouvé charmant surtout paree qu'on nous présentait si galamment l'hos- pitalité et la société de deux jeunes dames par dessus le marché. Je vous envoie ci-joint fl 60.en un billet de banque j'espère qu'ils vous arriveront bien; en attendant votre réponse je vous embrasse. Votre fils et frère M. Ghijsen. 19. Veere, le 9 octobre 1870. Chère mère et soeur! Vous devez penser que j'ai tardé beaucoup a vous écrire et vraiment en relisant votre dernière lettre t) je suis étonné du temps qui s'est déja écoulé depuis que je l'ai regue. Je m'empresse done de réparer le temps perdu en vous disant que les nouvelles sont ici aussi rares que celles de la guerre actuelle. II n'est done pas étonnant, que j'attende quelque temps avant d'en avoir fait provision. Pour ma santé elle est fort bonne grace au temps magnifique que nous a procure le mois de septembre. Celui d'octobre s'annonce plus mal et on s'apergoit déja ici que l'hiver s'appro- che. Ceci ne nous procure qu'une recrudescence dans les travaux. Nous travaillons aussi vite que nous pouvons et a la fin de cette année nous aurons déja fait une trés-rude besogne, la moitié de la magonnerie ou peut s'en faut. Je crois que les nouvelles de la guerre et de la prise de Rome seront plus fraiches chez vous qu'ici. C'est étonnant combien de grands événe- 3) De brief uit Luik van 20 juli, aan het begin van de brief vermeld, had dus een spaak in 't wiel gestoken: wegens de oorlogstoestand durft Marie niet te reizen. In haar antwoord op Matthieu's brief van 30 juli, komt zijn moeder erop terug (3 augustus 1870): ...c'est tous les jours des nouvelles troupes qui arrivent et les forts (de Luikse forten) sont mis en état de guerre, et les soldats sont logé(s) et nourris chez les bourgois, pendant que l'on apprête ses logemens pour eux. L'ouvrage manque partout, les fabriques ne laissent que travailler une demi journée et les armuriers (van de talrijke wapenfabrieken te Luik) n'ont presque plus d'ouvrage, et l'on craint bien quand l'ouvrage manque tout a fait que les ouvriers se révoltent, et alors Dieu sait ce qui arrivera. 1) De brief van 3 augustus (zie brief 18, noot 3). 76

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Archief | 1964 | | pagina 84