mon voyage a Veere. II a été assez difficile comme vous pouvez vous l'imaginer, J'avais cru que le voyage a Anvers serait la moindre des choses, eh bien c'était le pire de toute l'affaire. Parti une demi-heure trop tard nous avons manqué les correspondances a Malines et on a mis quelques wagons de voyageurs derrière un train de marchandises qui devait partir pour Anvers ce voyage a dure deux heures l'arrivée réguliere devait se faire a 9.50 h. et nous sommes arrivés a minuit. J'ai logé dans un hotel assez comfortable, Hotel St. Pierre, vis a vis la grille de la Station; j'étais vraiment transi de froid en arrivant mais un bon feu et le souper avec une demi bouteille de vin me remit parfaitement. J'avais fait le voyage a partir de Liège avec un Monsieur liégeois et nous avions causé en route; arrivé a Anvers, nous avons logé au même hotel. En changeant de train a Louvain j'eus l'idée lumineuse de laisser mon parapluie continuer le voyage a Bruxelles pour aller entendre Faure au théatre de la Monnaie on y jouait la Favorite. Ne pouvant courir après le fugitif j'ai écrit au chef de la Station de Bruxelles en lui indiquant votre adresse pour le réexpédier s'il a été retrouvé on vous l'enverra je suppose, sinon il faudra en faire notre deuil. Le lendemain je partis a 7.39 après vingt minutes d'attente par le train de Rotterdam. A Roozendaal en changeant de convoi j'ai eu le plaisir de rencontrer mr Alberts, avec qui j'ai continué le voyage jusqu'ici. A Goes nous avons pris une voiture particulière qui nous a transporté jusqu'au Sloe, le bras de mer qu'il s'agissait de traverser. En arrivant a 12% du matin a l'embarcadère, il n'y avait ni chaloupe ni batelier, de plus l'eau était tellement couverte de glace qu'on n'apercevait pas un endroit grand d'un mètre carré qui en était dépourvu. Nous sommes simplement retour nés vers une auberge qui se trouve a six minutes de la et nous avons attendu l'occasion. Trois autres voyageurs et le service de la poste étant arrivé la nous avons pris le temps en patience en buvant et en mangeant et en écoutant les plaintes d'un batelier dont le bateau se trouvait empêtré dans la glace tout prés de la et qui devait attendre la fin de la rude saison dans cette solitude oil il n'y a qu'une seule maison a deux lieues a la ronde. Enfin a quatre heures du soir on vint nous chercher il fesait un temps abominable il neigeait, grêlait et ventait tout a la fois mais il n'y avait pas a choisir le moment était propice pour passer un énorme glagon était venu se prendre contre les deux rives a la fois le restant de la glace ayant continuée son chemin il y avait une ouverture assez large pour passer sans perdre de temps. En quinze minutes nous étions passés et une demi-heure après une voiture nous transportait a Middelbourg ou nous 81

Tijdschriftenbank Zeeland

Archief | 1964 | | pagina 89