SUR APOLLONIUS DE TYANE. J73.
qu'il fe propofe. Si on parvient h le déméler,
on a fouvent, si non une preuve direéle du
moins une préfomption trés forte pourou
contre la crédibilité de fa dépofition. C'est
ainfi qu'on fe défie naturellement d'un Auteur,
quand il fait fon propre éloge quand fon
intérêt est vifiblement lie a la gloire de fon
Hérosquand il paroit fe Iaisfer conduire
par l'adulation ou par l'appat de la recom-
penfe au lieu qu'on est dispofé d'avance sk
admettre les détails qui nous font communi
qués par un Historiën dont la fimplicité an
nonce la bonne foi et qui paroit n'avoir en
d'autre but, que de rendrehommagea lavérité.
C'est ce qui prévient naturellement en fa
veur des Auteurs des écrits Evangéliques. La
condition même et l'éducation de la plus part
détruit d'abord le foupcon qu'ils ayent com-
pofé a plaifir une Histoire pour faire briiler
leurs talensleur peu de commerce avec les
grandset la nature même des Evangiles
prouve leur éloignement pour la flatterie
et leur naïveté leur definteresfementet le
ftile uni dont ils fe fervent, montrent asfez leur
amour pour la vérité.-— Mais on ne fauroit dire
la même chofe de l'Historien d'APOitoNius,
II nous apprend lui même (I), que ce fut
ju-
CO Pkilostr. vita Apol, lib- I. cap. 3.